Découvertes dans la caverne de Qesem, un site préhistorique israélien qui a par ailleurs livré nombre d'outils de pierre et de restes d'animaux, ces 8 dents vieilles de 200 à 400.000 ans posent un problème aux anthropologues : appartenant à au moins 6 individus d'âges différents - dont de très jeunes enfants -, elles échappent aux méthodes d'identification habituelles, surtout basées sur les différences entre incisives, canines et molaires d'une même dentition.
Par exemple, Néandertal a des incisives relativement grandes et des prémolaires bien distinctes des molaires, sapiens a des incisives plus droites, etc. Ici, les éléments trop disparates ne permettent pas cette évaluation multicritères. Les chercheurs espèrent donc trouver d'autres restes fossiles sur le site pour identifier l'espèce humaine qui occupait l'endroit.
L'identification de ces dents - qui, élément clé, ressemblent beaucoup à celles d'Homo sapiens ! - pourrait remettre en question nos conceptions de l'évolution de notre espèce, que l'on considère actuellement comme étant apparue en Afrique il y a environ 200.000 ans, et de sa sortie d'Afrique, censée être survenue il y a 60 à 120.000 ans.