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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 00:39

«Solar Impulse» cloué au sol, l’enthousiasme s’envole

ÉCHEC | L’avion solaire de Bertrand Piccard n’a pas pu tenter son vol de nuit historique, hier à Payerne. Dépités, les 400 invités venus du monde entier ont dû plier bagage.

Bertrand Piccard (à g.) et André Borschberg
© JEAN-PAUL GUINNARD | Bertrand Piccard (à g.) et André Borschberg présentent la pièce défectueuse qui a empêché l’avion de décoller hier matin.

Sarah Bourquenoud | 02.07.2010 | 00:01

«Nous sommes venus de Zurich très tôt ce matin, alors c’est peu dire qu’on est déçus!» Devant le hangar de Solar Impulse, hier à l’aube, les représentants des sponsors de l’aventure font grise mine. Comme eux, ils sont près de 400 à avoir fait le déplacement dans la Broye pour assister au premier vol jour-nuit du prototype solaire. Mais à 7 h du matin, c’est la stupeur: l’avion ne volera pas. Une pièce indispensable à la mission vient de casser.

Devant la foule de caméras et de micros, Bertrand Piccard, les traits tirés, assure que «c’est une déconvenue, mais ça fait partie du travail de tout pionnier». Journalistes, délégations internationales venues tout exprès de l’étranger et VIP sont invités à remballer leurs affaires. Rendez-vous dans une semaine pour retenter l’exploit. «Ils ne me feront pas le coup deux fois, je regarderai le vol sur internet» ironise un invité.

Même Sa Majesté le prince Albert de Monaco a annulé son déplacement dans la Broye. Il aurait dû atterrir dans l’après-midi à Payerne, et passer la soirée en compagnie de Bertrand Piccard et d’André Borschberg.

Quand aux centaines d’invités pour lesquels l’équipe de Solar Impulse avait réservé des hôtels dans la région, ils ont pu annuler leur chambre. Une perte sèche pour les hôteliers, qui tentent de relativiser. «Ce n’est que partie remise: ils reviendront bientôt. Solar Impulse est dépendant de beaucoup de facteurs, dont la météo, et on accepte cette contrainte», indique le gérant d’un établissement payernois.

Le temps presse
Lors du briefing organisé près de l’avion cloué au sol, hier matin, Bertrand Piccard annonçait un report «de quelques jours» du vol de nuit. Un délai qui permettra de fabriquer à nouveau la pièce défectueuse. Mais le temps est compté pour l’équipe, déjà pénalisée par la météo défavorable de mai et juin. Le vol de nuit doit maintenant être réalisé avant fin août, sinon l’ensoleillement ne sera plus suffisant pour assurer la charge optimale des batteries durant la journée.

Des retards à répétition qui risquent de retarder l’objectif de tour du monde dès 2012? «Un tel projet, c’est beaucoup de travail et autant d’inconnues», se contente de répondre Bertrand Piccard. Si l’aventurier essayait hier de donner le change, sa déconvenue se lisait sur son visage. «Il y a parfois des bas, et des bas très profonds, avant de réussir», glisse-t-il.

 


 

 

La cause

C’est un transmetteur de données d’à peine dix centimètres sur dix qui a brisé la tentative de Solar Impulse. Placé dans le fuselage, il assure la transmission de toutes les informations entre l’avion et le sol. Le dispositif a surchauffé. Sans lui, le pilote vole à l’aveugle, avec seulement sa radio de bord, ce qui serait «trop dangereux» indique André Borschberg, qui devait prendre les commandes. Le boîtier, fabriqué pour Solar Impulse et allégé au maximum, a bien fonctionné durant toutes les missions précédentes. Mais mercredi soir, lors des dernières vérifications, les ingénieurs ont réalisé que la pièce avait surchauffé. Ils ont tenté de sauver la mise en cherchant une pièce de remplacement. Problème: un seul boîtier comparable existe en Europe. Expédié d’Allemagne, l’appareil est arrivé à Payerne à 4 h du matin. «Mais nous ne sommes pas parvenus à le faire fonctionner: il n’est pas compatible avec notre système», regrette André Borschberg. La mission est donc reportée jusqu’à ce que la firme californienne puisse fournir un nouveau boîtier. «Le vol aura sans doute lieu la semaine prochaine, si la météo le permet», estime Bertrand

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